SI VOTRE JUSTICE NE SURPASSE CELLE DES SCRIBES ET DES PHARISIENS (Mat.5:17-20)

(prêché à Glain, dimanche le 29 avril 2007)

(retranscrit dans un style parlé)

 

PREMIERE PARTIE

INTRODUCTION

En nous parlant de la loi, Jésus va parler des Pharisiens et des scribes et il va dire: “si votre justice ne surpasse celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux” (v20).

 

Les Pharisiens étaient des hommes qui étaient reconnus pour leur vie pure et sans tache. Le mot même “Pharisien” signifie “séparatiste”. C’étaient des gens qui se mettaient à part en observant scrupuleusement la loi et les règles qu’ils avaient établies. A travers ces règles et ces lois ils avaient construit un mur autour de la loi de Dieu parce qu’ils voulaient protéger la loi et parce qu’ils voulaient s’éviter d’enfreindre eux-mêmes la loi. Par exemple, ils jeûnaient deux fois par semaine. Pourtant, dans l’A.T. il n’y avait rien qui exigeait que les gens étaient obligés de jeûner deux fois par semaine. En fait, l’A.T. disait simplement que les gens devaient jeûner une fois dans l’année. Ils payaient la dîme de la menthe, de l’aneth et du cumin, et à ce titre, ils étaient des modèles pour tout le peuple.

 

Quant aux Scribes, ils représentaient l’autorité en matière de loi, ils consacraient leur vie à étudier, à enseigner et à expliquer la loi. Ils recopiaient les textes de la loi en prenant grand soin de respecter les textes originaux. Plusieurs parmi les Scribes faisaient partis de la secte des Pharisiens, et généralement, ils agissaient en concert avec ceux-ci. Voilà pourquoi nous retrouvons régulièrement le Seigneur Jésus les associant à certains égards comme faisant partis de la même graine.

 

En quoi consistait la justice des Scribes et des Pharisiens?

Nous n’aurons pas tellement de difficultés à la découvrir puisque notre Seigneur a conservé un récit authentique de cette justice dans Luc 18 où un Pharisien va clairement décrire sa propre justice sans omettre quoi que ce soit de peur de ne pas paraître pur devant Dieu. Il va monter au temple pour prier mais il était tellement absorbé par tout ce qu’il avait fait de bien qu’il va oublier le motif pour lequel il était venu. Ce qui est remarquable,  c’est que sa manière de prier est tout à fait déplacée. Il va seulement dire à Dieu jusqu’à quel point il était bon et juste: “O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs (voleurs), injustes (mauvais) et adultères; je te remercie que je ne suis pas comme ce collecteur d’impôts. Je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes revenus” (vv.11-12). Sa justice se résumait en trois points:

1) Je ne suis pas comme le reste des hommes. Je ne suis pas un ravisseur, ni injuste, ni adultère ou même comme ce publicain.  

2) Je jeûne deux fois par semaine.

3) Je donne la dîme de tous mes revenus. 

 

N’est-ce pas une forme de prière que nous entendons dans certaines de nos Eglises aujourd’hui?

 

“Je ne suis pas comme le reste des hommes moi.”

Ce n’est pas n’importe quelle personne qui peut dire Je ne suis pas comme le reste des hommes moi.” C’est comme s’il disait: “il n’y a pas personne qui peut me reprocher quoi que ce soit dans mes paroles ou dans mes actions parce que j’obéis à la Parole de Dieu, moi”. Je ne suis pas un ravisseur, injuste, ni un adultère”.  Il avait oublié que Dieu ne regarde pas aux apparences mais qu’il regarde au coeur de l’homme.

 

Un jour Jésus leur dira: Malheur à vous, maîtres de la loi et Pharisiens hypocrites! Vous ressemblez à des tombeaux blanchis qui paraissent beaux à l’extérieur mais qui à l’intérieur, sont pleins d’ossements de morts et de toutes sortes de pourriture. Vous de même, à l’extérieur, vous paraissez bons aux hommes, mais à l’intérieur vous êtes pleins d’hypocrisie et de mal” (Mat.23:27-28).  L'hypocritos, c'était le tragédien grec qui revêtait une autre personnalité et qui prenait la peau d’une autre personne. Il jouait un rôle, il imitait quelqu’un qu’il n’était pas. Y a-t-il quelqu’un dans cette salle qui s’amuse à jouer le rôle de chrétien? Un hypocritos?

 

Combien de chrétiens vivent aujourd’hui comme les Pharisiens soignant leur apparence extérieure mais ayant l’intérieur remplit d’ossements de morts et de toutes sortes de pourriture? Enfermés dans leurs esprits de clochers, dans leurs confessions de foi et dans leurs habitudes religieuses, ils sont devenus très hypocrites. Dieu dira à Esaïe : “Quand ce peuple s’approche de moi, il m’honore de la bouche et des lèvres; mais son coeur est éloigné de moi, et la crainte qu’il dit avoir de moi, n’est qu’une tradition humaine” (Es.29:13). “Leur coeur est partagé, ces gens sont faux jusqu’au coeur” (Osée 10:2).

 

Face  à un peuple qui adorait Dieu du bout des lèvres mais qui pratiquait toutes sortes d’idolâtrie, Osée va parler aux Juifs et il va leur dire: “Semez selon la justice, moissonnez selon la miséricorde, défrichez-vous un champ nouveau, il est temps de chercher le Seigneur, jusqu'à ce  qu'Il  vienne  et  qu'Il fasse pleuvoir sur vous la justice." (Osée 10:12).

 

Un champ en friche est un terrain qui a été autrefois cultivé, mais qui a été laissé à l’abandon. Sa terre est devenue dure et il a besoin d’être brisé pour être ramolli afin de pouvoir recevoir la semence.  La Bible compare le coeur de l'homme à un terrain, et la Parole de Dieu à une semence; les fruits représentent les actions et les motivations de ceux qui reçoivent cette semence. Dans ce sens, défricher un champ, c'est placer le coeur dans des dispositions convenables pour recevoir la Parole de Dieu. Quand votre cœur se rabougrit, s'endurcit et se dessèche, il ne faut pas vous attendre à porter aucun fruit, jusqu'à ce qu'il soit brisé, ramolli et capable de recevoir la Parole. C'est là ce que le prophète entend par défricher un champ nouveau afin de voir si vous ne ressemblez pas aux Pharisiens.

 

Labourer votre cœur, c’est commencer par regarder votre cœur; examinez et notez l'état de celui-ci, et voir où vous en êtes. Beaucoup ne semblent jamais y penser; ils ne font pas attention à la condition de leur cœur de telle sorte qu’ils ne savent jamais où ils en sont rendus dans leur vie spirituelle. Ils sont incapables de dire s'ils gagnent du terrain ou s'ils en perdent, s'ils portent du fruit ou s'ils sont devenus stériles. Je vous invite cette semaine à prendre du temps pour examiner à fond l'état de votre cœur, afin que vous puisiez voir si vous êtes un hypocrite: par exemple, si vous marchez  à chaque jour avec Dieu ou avec le diable; si c'est Dieu ou le diable que vous servez le plus et si vous êtes esclaves du prince des ténèbres ou du Seigneur Jésus-Christ.

 

Lorsque je vous invite à vous examiner vous-mêmes, cela consiste à jeter vos regards sur votre vie, à considérer vos actions pour connaître les vraies motivations qui se trouvent derrière chacune de vos pensées et de vos actions.  Je ne dis pas que vous devez jeter un rapide coup d'œil sur votre vie passé, reconnaître qu'elle était remplie de péchés et demander pardon à Dieu en faisant une confession générale. Je dis, comme Charles Finney le disait si bien, que vous devez prendre vos péchés un par un et les noter sur du papier à mesure qu’ils apparaissent dans votre mémoire. Faites cet exercice avec le même soin qu’un commerçant s’applique à biens tenir ses livres. Ne vous contentez pas de faire des confessions générales, vous avez commis vos péchés un par un, il vous faut les confesser un par un et vous en repentir.

 

Commencez par ce qu’on appelle dans nos milieux évangéliques les péchés d’omission, c’est-à-dire, les choses que vous auriez dû faire et que vous n’avez pas faites et qui démontre la condition de notre coeur.

 

I- LES PECHES D’OMISSION (emprunté à Charles Finney)

1) Le péché d’Ingratitude.

En examinant ce péché, notez toutes les fois où vous vous rappelez avoir reçu de grandes bénédictions et faveurs de Dieu pour lesquelles vous ne l’avez jamais remercié. Pensez à certaines protections remarquables, à  des moments où vous auriez pu perdre la vie, et à certains événements  où Dieu vous a préservé de la ruine? Notez toutes les fois où Dieu vous a manifesté sa bonté quand vous viviez encore dans vos péchés, avant votre conversion, et voyez si vous n’avez pas oublié de témoigner à Dieu la moitié de la reconnaissance que vous Lui deviez. Dressez la liste des nombreuses grâces que vous avez reçues de Dieu depuis ce temps et vous allez trouver qu’elle est longue la liste des occasions où votre ingratitude a été tellement grande que vous êtes obligé de vous couvrir le visage tellement vous avez honte.  Prenez le temps de vous agenouiller et confessez vos ingratitudes une à une, et demandez-lui pardon. Le seul fait de confesser ce péché vous rappellera d'autres péchés, mettez-les par écrit, et vous verrez combien nombreux sont les bienfaits pour lesquels vous n'avez jamais remercié Dieu.

 

2) Manque d'amour pour Dieu.

Pensez au chagrin et à l’inquiétude que vous éprouveriez, si vous réalisiez soudainement que votre femme, votre mari ou vos enfants commençaient à se refroidir, et si vous vous rendiez compte que quelqu’un d’autre était en train de gagner leur coeur, leurs pensées et leur temps.   Peut-être seriez-vous près à mourir d'une juste et sainte jalousie. Bien-aimés, Dieu s'appelle Lui-même un Dieu jaloux; n'avez-vous pas permis à votre cœur de s’affectionner aux choses du monde plutôt qu’à Dieu? Ne l'avez-vous pas infiniment offensé en agissant ainsi? Notez-le.

 

3) Négligence de la Bible.

Comptez le nombre de fois où pendant des semaines entières et même davantage la parole de Dieu ne vous a procuré aucun plaisir.  Certains chrétiens peuvent lire des chapitres entiers,  sans pouvoir dire ensuite  ce qu'ils ont lu. Si c’est votre cas, il n'est pas étonnant que votre vie soit ballottée au gré du vent, et que votre vie chrétienne soit une misérable faillite.

 

 4) Incrédulité.

Notez le nombre de fois à travers différents faits vécus, où vous avez pratiquement accusé le Dieu de vérité de mentir, en ne croyant pas à Ses promesses et à ce qu’il a écrit dans sa Parole. Combien de fois avez-vous prié Dieu en pensant au fond de votre coeur: "Je ne crois pas que je serai exaucé?” Si  vous ne vous êtes pas attendu, dans la foi, à recevoir les bénédictions qu’il a clairement promis vous l’avez fait menteur puisqu’il a dit, “demandez et vous recevrez.”

 

5) Négligence de la prière.

Notez toutes les fois où vous avez oublié où négligé la prière, que ce soit votre prière personnelle, la prière en famille et les réunions de prière. Notez le nombre de fois où vous avez prié d'une manière qui a offensé davantage Dieu que si vous n'aviez pas prié du tout.

 

6) Négligence envers la communion fraternelle

Notez les fois où vous avez évoqué de misérables et folles excuses pour éviter de vous rendre aux réunions de votre assemblée. Vous avez négligé et méprisé les réunions des frères et soeurs, pour la simple raison que "vous n'aimez pas cette église!". Lorsqu’on aime quelque chose ou quelqu’un, on provoque même des occasions pour se rencontrer et se réunir.  

 

7) Négligence envers vos responsabilités spirituelles

Notez toutes les fois où vous avez parlé de Dieu à quelqu’un avec un manque complet d'amour et de foi, et avec l'esprit du monde. Vos paroles n'ont été qu’un vain bavardage, et n'ont pas mérité que Dieu vous écoute. Rappelez-vous quand vous vous êtes mis à genoux pour "réciter vos prières," d'une manière tellement nonchalante et insensible, que si l'on vous avait demandé, cinq minutes plus tard, de répéter ce que vous aviez dit, vous auriez été incapable de le faire!

 

8) Manque d'amour pour les âmes

Pensez à tous vos amis et parents, et pensez au manque de compassion que vous avez pour eux. Vous les voyez se diriger tout droit vers l'Enfer, et vous semblez ne pas vous en soucier le moins du monde! Depuis combien de temps n'avez-vous pas songé à faire une seule prière fervente pour leur misérable condition spirituelle? Depuis combien de temps n'avez-vous éprouvé aucun désir réel de les voir sauvés?

 

9) Négligence envers vos devoirs familiaux

Pensez à la manière dont vous vous êtes comporté devant votre famille, comment vous avez prié, et quel exemple vous avez donné. Quels efforts positifs faites-vous habituellement pour faire progresser votre famille sur le plan spirituel?

 

10) Négligence envers la qualité de votre témoignage

Combien de fois avez-vous négligé de prendre au sérieux vos paroles et vos actions? Combien de fois avez-vous complètement négligé de veiller sur votre conduite et votre langage? Combien de fois vous êtes-vous laissé aller et avez-vous ainsi péché devant le monde, devant l'Eglise, et devant Dieu!

 

11) Négligence envers vos frères

Combien de fois avez-vous manqué à votre engagement de veiller sur vos frères devant le Seigneur? Vous intéressez-vous vraiment à l'état de leur âme? Pourtant, vous avez reçu la responsabilité solennelle de veiller sur eux. Qu'avez-vous fait pour chercher à mieux les  connaître?  Combien  de  fois  les avez-vous vus tomber dans le péché, sans que vous soyez intervenu? Et vous prétendez les aimer? Accepteriez-vous de voir votre propre épouse ou vos enfants tomber en disgrâce, ou même tomber dans le feu, sans rien faire pour les aider?

 

 

12) Négligence envers la nécessité de renoncer à soi-même

Il y a trop de Chrétiens qui sont prêts à faire presque n'importe quoi, pourvu que cela ne les oblige pas à renoncer à eux-mêmes! Ils pensent qu'ils font beaucoup de choses pour Dieu, mais ils ne veulent pas renoncer à eux-mêmes, ni se priver de la moindre chose commode et confortable, dans leur service pour le Seigneur.

 

Ils ne sont pas prêts à accepter le discrédit et la honte pour le nom de Christ. Ils ne sont pas prêts à se priver des douceurs de la vie, pour sauver le monde de l'Enfer. Ils sont si loin de comprendre que le renoncement à soi-même est la condition même de la condition de disciple, qu'ils ne savent même pas de quoi il s'agit! Ils ne se sont jamais privés même de la moindre friandise pour la cause de Christ et de l'Evangile. Certains donnent de leur superflu, et donnent même beaucoup, allant jusqu'à se plaindre que les autres ne donnent pas davantage, alors qu'en réalité, ils ne donnent rien de ce dont ils ont vraiment besoin, rien de ce qu'il leur plaît de conserver. Ils ne donnent que de leur superflu!

 

13) Manque d'intérêt pour les pauvres et les âmes perdues qui vivent dans des pays étrangers.

Peut-être votre indifférence envers eux ne vous a même pas permis de vous informer de leur véritable condition? Vous intéressez-vous aux rapports consacrés aux missions? Vous souciez-vous vraiment des multitudes d'âmes perdues dans ce monde?  Vous  devez  mesurer  votre  désir de  les  voir sauvés  aux sacrifices que vous consentez pour participer à leur évangélisation.

 

Acceptez-vous de vous priver de certaines habitudes nocives pour votre santé, comme la consommation de tabac ou d'alcool et versez cet argent pour le salut des âmes? Vous accrochez-vous à votre niveau de vie? Etes-vous prêt à accepter n'importe quel sacrifice pour les sauver? Priez-vous chaque jour pour eux? Mettez-vous de côté des fonds pour les investir dans les trésors du Seigneur? Pensez aux deux petites pièces de la pauvre veuve (Marc 12 : 41-44). Si votre âme n'est pas à l'agonie pour les pauvres et les âmes perdues de ce monde, est-ce que Jésus n’aurait pas le droit de nous traiter hypocrite comme ce Pharisien qui ne pensait qu’à lui, en remerciant Dieu de ne pas être comme les autres?

 

 

CONCLUSION

Face  à un peuple qui adorait Dieu du bout des lèvres mais qui pratiquait toutes sortes d’idolâtrie, Osée va parler aux Juifs et il va leur dire: “Semez selon la justice, moissonnez selon la miséricorde, défrichez-vous un champ nouveau, il est temps de chercher le Seigneur, jusqu'à ce qu'Il vienne et qu'Il fasse pleuvoir sur vous la justice." (Osée 10:12) parce que “si votre justice ne surpasse celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux”.

 

Que cet examen puisse vous permettre de réaliser si vous avez adopté la conduite du Pharisien ou celle du Seigneur Jésus afin que lorsque l’heure sera arrivée où vous devrez comparaître devant Dieu, vous pourrez dire comme Paul: « je n’ai pas cherché à plaire aux hommes mais à plaire à Dieu » (Gal.1 :10).  “J’ai combattu le bon combat, je suis allé jusqu’au bout de la course, j’ai gardé la foi. Et maintenant le prix de la victoire m’attend: c’est la couronne de justice que le Seigneur, le juste juge, me donnera au jour du jugement. Et il ne la donnera pas seulement à moi, mais à tous ceux  qui attendent avec amour le moment où il apparaîtra” (Hb.4:6-8).