NE PAS JUREz (Jacques 5:12)

(prêché à Glain, dimanche le 26 novembre 2006) (55)

(retranscrit dans un style parlé)

 

DEUXIEME PARTIE

INTRODUCTION

Il y en a peu parmi nous qui serons un jour appelé à comparaître devant un juge pour prêter serment “afin de dire toute la vérité et rien que la vérité”. Cependant, nous sommes tous appelés à chaque jour à dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité avec ceux que nous rencontrons. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas, parce qu’un esprit de malhonnêteté dirige notre société aujourd’hui. Jacques nous rappelle que ce qui doit caractériser le chrétien, c’est un langage honnête plutôt qu’un langage tordu qui appartient à ce monde. L’appel qui repose sur les chrétiens, c’est d’être intègre  dans toutes ses paroles. Pourquoi est-ce si essentiel pour nous? Examinons l’enseignement que Jacques nous transmet sur le langage honnête que les chrétiens doivent manifester en tout temps.

 

Dans cette épître, Jacques s’est attardé longuement sur le problème de la langue. Il a de plus parlé  des péchés de la langue comme aucun autre péché dans cette lettre. Il a exhorté ces lecteurs à être “lents à parler” (1:19), de “parler et d’agir comme devant être jugés par une loi de liberté” (2:12) et éviter de parler pour rien dire

 

I- LE PROBLEME TRANS-CULTUREL

La semaine dernière, nous avons vu qu’il existait une pratique trans-culturelle qui demande aux gens de ne pas prêter serment dans une conversation. Les premiers Juifs pouvaient exercer cette pratique un peu différemment de nous, mais les ressemblances permettent que cet enseignement dépasse les cultures pour parler d’un problème qui est sérieux de nos jours: la langue.

 

Jacques déclare: “Avant toutes choses, mes frères, ne jurez ni par le ciel, ni par la terre, ni par aucun autre serment” (v.12a). En commençant sa phrase en disant, “avant toutes  choses” Jacques amène son enseignement sur la langue à son point culminant. A cause de sa vénération pour la majesté du nom du Seigneur et la conscience d’être intègre dans la vie chrétienne, il fait cette exhortation: “avant toutes choses.” Car si avant toutes choses, nous apprenons à garder notre langue pour l’édification commune, nous n’aurons jamais besoin de prêter serment pour confirmer que nous disons la vérité lorsque nous nous adressons à notre prochain. “Que votre oui soit oui, et que votre non soit non, afin que vous ne tombiez pas sous le jugement.” Examinons aujourd’hui un deuxième point.

 

 

II- LE FACTEUR D’INTEGRITE

Pour être en mesure de dire la vérité, nous devons être intègre dans toutes nos voies vis-à-vis notre prochain. “Que votre oui soit oui, et que votre non soit non, afin que vous ne tombiez pas sous le jugement.”  Lorsqu’une personne est intègre on peut lui faire confiance dans tout ce qu’elle dit et dans tout ce qu’elle a l’intention de faire parce que la façon la plus rapide de perdre sa réputation c’est à travers les paroles que nous prononçons. 

 

2.1) problème de malhonnêteté

Pourquoi la malhonnêteté est-elle devenue un problème grandissant dans notre société? Est-ce un problème qui a toujours existé ou est-ce que nous vivons à une époque ou il est pratiquement devenu impossible de dire la vérité? Nous devons malheureusement reconnaître que le problème a toujours existé parce que cela fait parti de notre nature humaine surtout lorsqu’une société a évacué Dieu comme référence absolue, cela devient encore plus évident.  La condition naturelle de l’homme en dehors de Christ c’est de tordre, de contourner, de s’écarter, d’ignorer et de désobéir à la vérité. Paul écrit en citant le Psalmiste, “leur gosier est un sépulcre ouvert; Ils se servent de leurs langues pour tromper; Ils ont sous leurs lèvres un venin d'aspic; Leur bouche est pleine de malédiction et d'amertume” (Rom.3:13-14). La principale raison pour laquelle nous vivons une crise en ce qui concerne la vérité, c’est que nous sommes en fait par nature, des menteurs. Notre caractère mensonger révèle notre véritable condition de pécheur. Nous n’avons pas besoin de personne pour nous apprendre à mentir. Voilà pourquoi Jacques écrit au verset 12, “que votre oui soit oui, et que votre non soit non, afin que vous ne tombiez pas sous le jugement.”

 

J’ai déjà rencontré quelqu’un qui m’a dit qu’il avait enseigné à ses enfants à mentir.  N’est-il pas vrai qu’en tant que parents, nous sommes atterrés d’entendre nos enfants, même les plus jeunes, mentir en ce qui concerne l’école, les amis, leurs devoirs à l’école, l’argent et sur des centaines d’autres sujets. Pourtant, nous ne devrions pas être surpris par la malhonnêteté qui caractérise notre monde perdu. De même, et c’est exactement ce que Jacques vise ici, l’honnêteté et l’intégrité doivent être deux traits de caractère que nous devons retrouver chez les chrétiens. 

 

Il y a quelques années, les autorités de l’académie navale d’Annapolis aux Etat-Unis avouèrent que leur code d’honneur (qui est si précieux à leurs yeux) avait été bafoué par les cadets de l’académie. En effet, un certains nombres de cadets furent pris en train de tricher à leurs examens. L’histoire fit le tour des chaînes de télévisions nationales, apporta de l’eau au moulin chez les éditorialistes et fut tournée en dérision par les différents médias d’informations. Les cadets étaient tenus de respecter un certain niveau d’honnêteté et d’intégrité que la population en général n’était pas prête à cautionner et lorsque le temps vint de critiquer, de trouver un coupable, les dirigeants de l’académie furent pointés du doigt. Pourquoi ? parce que plusieurs parmi ceux qui avaient dénoncé haut et fort la conduite des cadets étaient encore plus coupables que les cadets eux-mêmes. Ils mentaient en faisant leur rapport d’impôts, ils n’étaient pas sincères dans leur relation avec les uns et les autres et ils gonflaient certaines transactions financières dans le seul but de se faire encore plus d’argent. Tous ces gens qui dénonçaient l’action malhonnête des cadets étaient encore plus malhonnêtes que ceux qu’ils dénonçaient. La Parole de Dieu nous révèle que nous sommes tous par nature malhonnête jusqu’à ce que Christ change notre nature.

 

2;2) L’habitude de brouiller les pistes

La principale raison pour laquelle les gens jurent, c’est pour brouiller les pistes de leurs actions malhonnêtes. Jacques écrit au verset 12, qu’utiliser le nom de Dieu ou impliquer ce qu’il a créé comme moyen pour confirmer que ce que nous disons est vrai, est interdit: “Avant toutes choses, mes frères, ne jurez ni par le ciel, ni par la terre, ni par aucun autre serment.”

 

Qu’en est-il de vous? Avez-vous besoin de jurer pour appuyer ce que vous venez de dire à vos semblables? Certains utilisent avec désinvolture le nom de Dieu pour soutenir leurs paroles et cela est devenu tellement courant de nos jours que nous ne le remarquons même plus. Il y a quelques temps nous avons entendu une étudiante vantant les valeurs de son école. A plusieurs reprises au cours de son élocution, elle a utilisé le nom de Dieu avec désinvolture pour confirmer ses paroles, profanant ainsi le nom du Seigneur. Pourquoi ne pas se contenter d’être honnête et fiable dans notre conversation sans employer abusivement le nom du Seigneur?

 

Peut-être vous êtes vous retrouvé vous-même un jour dans une situation gênante avec vos parents, votre épouse, un de vos enseignants ou avec vos compagnons de travail et plutôt que d’avoir été honnête lorsqu’on vous a questionné sur ce que vous aviez fait, vous avez rapidement juré que ce que vous disiez était la vérité alors que vous saviez très bien que cela n’était pas le cas. Vous avez cherché à brouiller les pistes en jurant que ce que vous disiez était la vérité. Vous avez agi ainsi en estimant que cela ne valait pas la peine d’affronter la vérité. Mes amis, vous devez prendre note des paroles de l’apôtre Jacques: “Avant toutes choses, mes frères, ne jurez ni par le ciel, ni par la terre, ni par aucun autre serment.”

 

2.3) le péché de duplicité

Cette sorte de gymnastique de la langue s’appelle le péché de duplicité, c’est-à-dire, penser le contraire de ce que vous dites ou dire une chose et faire ensuite le contraire. Cela implique avoir un double langage et une double conduite.  C’est le problème de dire “oui” alors que cela signifie “peut-être” et de dire “non” alors que cela signifie “peut-être.” Dieu appelle cela de l’hypocrisie,  parce que la personne ne révèle pas ce qu’elle pense, mais bâtit ses paroles autour de ses intentions égoïstes. En réponse à cela, Jacques écrit,  “que votre oui soit oui, et que votre non soit non, afin que vous ne tombiez pas sous le jugement.” Est-ce que nous réalisons que celui qui utilise un double langage se place sous le jugement de Dieu? Voilà pourquoi Jacques porte une attention particulière à la question de l’intégrité dans notre discours. Nous sommes aidé  en cela par la description que David donne d’un citoyen du royaume qui se concentre surtout sur la langue. Voici ses paroles: “O Éternel! Qui séjournera dans ta tente? Qui demeurera sur ta montagne sainte? Celui qui marche dans l'intégrité, qui pratique la justice Et qui dit la vérité selon son coeur. Il ne calomnie point avec sa langue, Il ne fait point de mal à son semblable, Et il ne jette point l'opprobre sur son prochain. Il regarde avec dédain celui qui est méprisable, Mais il honore ceux qui craignent l'Éternel; Il ne se rétracte point, s'il fait un serment à son préjudice. Il n'exige point d'intérêt de son argent, Et il n'accepte point de don contre l'innocent. Celui qui se conduit ainsi ne chancelle jamais” (Psaume 15).  “Celui qui dit la vérité... Ne calomnie point... Ne fait pas de mal... Et ne jette point l’opprobe sur son prochain.” Tous ces points font référence à la langue qui doit être utilisée pour démontrer fidèlement une vie d’intégrité. Etes-vous une personne de parole?

 

 

 

III- LA DIFFERENCE DU CHRETIEN

Ce que Jacques vise ici, c’est amener les chrétiens à réaliser qu’ils doivent vivre différemment des gens du monde. Il s’est appliqué à le démontrer tout au long de l’épître, surtout sur la question de la langue que nous utilisons dans nos conversations de tous les jours. N’oublions pas que notre langue révèle la condition de notre coeur. Vous pouvez essayer de cacher un coeur non repentant mais avant longtemps, votre propre langue vous trahira devant les autres, révélant la véritable condition de votre coeur. Vous pouvez essayer de vous cacher derrière vos mensonges, jurer et aborder la vérité, mais celui qui a un esprit de discernement sera en mesure de reconnaître la condition de votre coeur. Si vous êtes chrétien, vous devez faire en sorte que ce que vous dites soit conforme à votre pensée. 

 

3.1) les relations signifient tout

Jacques répète “mes frères” à travers toute son épître. Il parle de choses très importantes mais il le fait en sachant qu’il s’adresse à des frères chrétiens, ceux qui vivent une relation avec le Seigneur Jésus. Pour Jacques, la relation que nous avons avec Jésus et la relation résultant avec le corps de Christ signifient tout. Qu’est-ce que cela implique lorsqu’il utilise un tel titre affectif “mes frères”?

 

Etre “frères” pour Jacques signifie aller au-delà de l’affinité de la race et de la culture. Il est clair qu’il parle des frères en Christ ici (1:2; 2:1; 2:14; 3:1). Le contexte de la lettre fait référence au frère chrétien qui passent par des épreuves à cause de sa foi, qui se réunit dans l’assemblée des saints et qui proclame appartenir à Christ.  Vous êtes “frères” seulement lorsque vous êtes en Jésus-Christ et vous êtes en Jésus-Christ seulement lorsque vous avez mis votre confiance en lui comme votre Sauveur et votre Seigneur.

 

Nous utilisons assez librement le titre de “frères” de nos jours. Nous parlons des frères Baptistes, des frères du Sud et de l’assemblée des Frères, mais cela n’explique pas ce que Jacques avait en tête. Vous n’êtes pas “frères” en fonction de la situation géographique à laquelle vous appartenez ou parce que  maîtrisez certaines notions du Christianisme ou encore parce que vous avez des parents chrétiens.  Vous êtes des “frères” lorsque Dieu le Saint-Esprit vous a régénéré, c’est-à-dire lorsqu’il vous a fait naître de nouveau en vous permettant de voir votre propre nature pécheresse, votre séparation d’avec Dieu et qu’il vous permet de voir ce que Christ a accompli pour vous à travers sa mort et à travers sa résurrection. Faites-vous parti “des frères”?

 

3.2) Une responsabilité s’accompagne d’une relation

Si vous faites parti des “frères” alors vous avez des responsabilités. A vrai dire, la majeure partie de la lettre de Jacques laisse voir clairement qu’il y a une façon de savoir si vous êtes un chrétien né de nouveau, c’est lorsque vous prenez au sérieux les commandements de Christ. Jean écrit que nous démontrons notre amour pour Christ en lui obéissant: “Car l'amour de Dieu consiste a garder ses commandements et ses commandements ne sont pas pénibles” (I Jn.5:3). C’est précisément l’argument de Jacques au chapitre 2 lorsqu’il traite “de la foi sans les oeuvres.” Le salut en Jésus-Christ nous amène à voir que toute notre vie doit être placée sous sa Seigneurie et  sous sa direction. Je n’hésite pas à dire que si vous n’avez aucun intérêt à marcher avec intégrité dans ce que vous dites et dans ce que vous faites, alors vous n’êtes pas un chrétien né de nouveau. Cela importe peu jusqu’à quel point vous proclamez être un chrétien, parce que celui qui connaît réellement Christ est libéré de l’esclavage du monde et cela l’amène à assumer de joyeuses responsabilités dans la famille de Dieu.

 

L’enseignement de Jacques est double ici: “ne pas jurer” et “que votre oui soit oui et que votre non soit non”. Nous avons examiné la signification de chacun de ces enseignements dans cette étude, la question qui est maintenant devant nous est la suivante: voulons-nous obéir à ce que Jacques nous demande? Ces deux points soulevés par Jacques ne sont pas seulement de belles suggestions afin que nous nous sentions mieux, mais un ordre à démontrer notre amour pour Christ et de nous identifier comme faisant parti du corps de Christ. Vous pouvez aller à l’Eglise, prêcher des sermons, chanter des cantiques, prier et faire toutes sortes de bonnes oeuvres, mais si vous êtes incapable de contrôler votre langue, vous n’avez aucune réputation en tant qu’homme  et encore moins en tant que chrétien. La plupart des gens parlent sans toujours dire ce qu’ils pensent et agissent différemment de ce qu’ils pensent, mais Jacques nous avertit que si nous sommes vraiment nés de nouveau nous allons faire en sorte que “notre oui soit oui et que notre non soit non.”   

 

 

CONCLUSION

L’étude de notre texte nous appelle à parler avec notre coeur et à rester toujours honnête dans ce que nous disons. Est-ce que votre parole démontre que Christ est votre Sauveur et Seigneur ou est-ce qu’elle amène les gens à se poser des questions si ce que vous vivez spirituellement est vraiment fondé lorsqu’ils vous écoutent? Faites-vous attention à votre langue? Que le Seigneur puisse permettre que nous ne vivions non seulement comme “des frères” mais que nous parlions comme « des frères » qui sont nés de nouveau. Jacques nous rappelle que ce qui doit caractériser le chrétien, c’est un langage honnête plutôt qu’un langage tordu qui appartient à ce monde. L’appel qui repose sur le chrétien, c’est d’être intègre  dans toutes ses paroles. Entre autre, “que votre oui soit oui, et que votre non soit non, afin que vous ne tombiez pas sous le jugement.”